Toute notre littérature dérive en grande partie de celles des peuples grecs et des peuples latins:

Bien que les sujets en soient pris dans un monde en tout moins éloigné du nôtre et qui est celui où se meuvent souvent encore nos personnages de théâtre, ce n’est nullement dans leur effet représentatif que nous cherchons et que nous trouvons les justes motifs de leur renommée. Nous inclinons, à ce qu’il semble, à goûter les arts par leurs côtés sensualistes, et nous apportons au théâtre cette tendance qui nous prédispose à tenir un grand compte du plaisir de nos yeux dans le charme qu’exercent sur nous les ouvrages dramatiques.

Un jeune homme ou une jeune fille peuvent avoir en partage un physique heureux, une voix enchanteresse, une intelligence très fine, et faire présager un comédien ou une comédienne de talent; mais ils ne posséderont pas de véritable génie dramatique s’ils n’ont pas d’imagination et si par conséquent ils ne possèdent pas cette faculté d’intuition qui en découle. Ce sera un secrétaire, une bibliothèque, une table chargée de papiers ou un trophée d’armes, dont la vue détermine dans l’esprit soit une possibilité, soit une probabilité.