On aperçoit l’intérieur du temple et les lévites armés s’avancent sur la scène. Une femme parée de sa dignité mondaine n’a pas le même aspect extérieur que la même femme, sous les mêmes vêtements, prête à s’abandonner dans l’intimité à l’entraînement de son coeur.
On ne peut emmagasiner à l’infini des décors dont on ne prévoit pas l’utilité prochaine, et dont quelques-uns peuvent être fatigués et détériorés par l’usage. Il en est à peu près de même du rôle de François Ier dans _le Roi s’amuse_. Quelques auteurs modernes qui se piquent d’une exactitude scrupuleuse se leurrent eux-mêmes, parce qu’ils ne se rendent pas compte que ce qu’ils prennent pour la réalité n’est qu’une image et qu’une interprétation de la nature, modifiable suivant le tempérament, la constitution physique et l’adaptation physiologique de chacun de nous. Avec quel soin un directeur ne composera-t-il pas celte mise en scène, dont chaque détail est destiné à produire un effet psychologique! Ici, il ne faut plus que tous les accessoires sentent trop le théâtre; il y faut un certain naturel qui puisse faire quelque illusion à l’oeil complaisant du spectateur, et le séduire lui-même à cette bonne vie matérielle de Fritz.